Bronzes: Recherche



 

    J’ai découvert la création de bronze grâce à mon mentor en moulage, Sébastien Vachon. La matériau m’intéressait au départ pour la possibilité de finitions divers et variés par ses patines, mais aussi son fort attachement à l’histoire de l’art.

    Le premier bronze que j’ai réalisé utilisait la technique de coulage dans moule en sable, comme l’industrie se sert pour la production de poêle en fonte par exemple. Le fini prend la texture du sable (que vous pouvez justement remarquer sur votre poêle) puisque celui-ci compose la surface du moule.




    Le résultat fût bien décevant en mon oeil en raison de ces aspérités qu’il comportait. De plus, la forme que j’avais choisi était conventionnelle et statique en raison de la technique de moulage qui nécessite l’absence de contre-dépouille (fomes complexes nécessitant des moules de plus de 2 parties). J’ai bien tenté de polir un peu l’affaire mais elle ne s’est jamais rendu à un point qui me convenait. Je sais par contre qu’elle m’attend toujours et que j’arriverai à la rendre comme elle se doit d’être.





    Finalement, c’est le moulage en utilisant de la cire qui me permet d’obtenir le résultat escompté. Ce type de travail correspond bien plus à mon approche puisqu’il permet de déformer des objets avant que ceux-ci ne soient figés dans un matériaux impossible à travailler. Je moule donc mes cires que je travaillent ensuite comme mon argile. Une fois démoulé, l’objet en cire peut être tordu, percé, altéré, assemblé, etc. Ces interventions ont comme objectif d’individualiser l’oeuvre par rapport à son moule et d’ainsi lui donner l’existence propre qu’elle demande. C’est du moins la façon dont je travaille. L’oeuvre me parle et me laisse savoir comment elle souhaite devenir. Mon rôle est de l’écouter et de lui donner l’existence qui lui convient. Ce processus est analogue à celui de toutes créatures vivantes qui, bien qu’elle partage la même matrice, la même source, ont un devenir qui leur est propre. C’est aussi ce concept que Socrate reprend avec sa maïeutique qu’il dérive de l’art de l’accouchement que pratiquait alors sa propre mère.
   
    Un fois l’objet en cire achevé, il reste quelques technicalité à faire attacher le chemin de coulée et les évents, d’emprisonner le tout dans du plâtre réfractaire (résisant à de hautes températures) puis à retirer la cire du moule afin de laisser en négatif l’espace de l’objet dans le moule. C’est enfin de moment de couler, puis de démouler. Voici un exemple d’une oeuvre fraîchement démoulée et nettoyée de son plâtre (celle d’en arrière attend toujours son bain).






Il reste ensuite à enlever les évents et chemins de coulés, puis c’est au tour de la merveilleuse patine.





    Techniquement, la patine sert à protéger la surface du bronze d’une oxydation non contrôlé qui lui donnerait des teintes aléatoire dépendamment de l’endroit où l’oeuvre est exposé. Elle sert aussi esthétiquement à produire un fini coloré, voir texturé venant complémenter le travail de la forme. Ce moment d’expérimentation et d’attente est l’un de mes favori et pourrait être comparer à celui de l’application de glaçure lors de la productions de mes oeuvres en céramique.