Murale Parc des Aubépines

La Ville de Saint-Philippe avait lancé un concours afin de rendre l’entrée du Parc des Aubépines plus visible et ludique pour les jeunes qui fréquentent cet espace. Ayant remporté le concours, je me suis mis à la tâche de réaliser une murale (une murale au sol est-elle une murale?) inspirée de la nature et de l’esprit de jeu des enfants.

Bien que je détenais une idée de départ et quelques croquis, je suis permis d’allé librement dans le processus créatif et de réalisation. Alors que généralement, je produit des maquettes assez précises, j’ai décidé d’y aller de cette oeuvre comme pour mes expositons céramiques, c’est à dire intuitivement. J’ai commencé par tracer les formes au sol à la craie pour ensuite les peindre au rouleau.

L'inspiration venait de la nature environnante : c’était le printemps, le réveil de la nature, et le choix était abondant. J'ai cependant choisi de ne pas représenter directement des éléments de la nature, mais plutôt d’ouvrir les sens de chaque forme, en leur laissant une certaine abstraction. Ce jeu est plus intéressant pour le spectateur selon moi, mais aussi pour l’artiste.

L’idée n’est pas de copier la nature, mais plutôt son effet qu’elle peut avoir sur nous. Ce qui m’intéresse c’est ce que l’on vit, notre émerveillement initial, avant qu’il ne soit teinté par la connaissance qui souvent peu devenir une barrière à notre expérience.

Au fils des journée de travail, j’ai rapidement réalisé que Saint-Philippe est une ville multiculturelle et vivante, ce qui m’a permis de tester justement l’ouverture des formes que je dessinnais, en discutant avec les habitants. jeunes comme moins jeunes. Chacun interprétait les formes différemment; j’ai eu droit à des oiseaux à des endroits ou je croyais faire des plantes, des rires d’enfant qui voyaient des personnages et même un homme m’a questionnée à savoir si je parlais arabe ou perse. Il m’a dit que la murale lui rappelait de l’écriture, qu’il pouvait même y lire différents mots en perse et en arabe. Ces échanges m’ont confirmés que la nature ouverte de mon travail de mon travail et de son interprétation n’était pas juste une histoire que je me contais à moi-même, mais bel et bien une caractéristiques identitaires et fonctionnelle de ce que je fais.

J’ai naturellement partagé mes journées de réalisation avec les enfants qui passaient au parc. Tous étaient émerveillés par les couleurs et les formes. Plusieurs m’ont même fait des commentaires comme "beau travail", soulignant que l'art, bien qu'amusant, représente aussi un véritable travail. Il s’agit d’une idée qui ne semble pas toujours partagée par les adultes haha! Ces interactions ont renforcé l’idée que l’art est un jeu, une exploration, mais aussi un travail.

Ceci dit, ce que j'ai voulu transmettre dans cette oeuvre c'est vraiment l'aspect ludique et imaginatif que possèdent enfants et que nous, adultons, finissions malheureusement par oublier. C’est cette chose qui fleurit dans le jeu et dans l’appréhension libre du monde. C’est donc une oeuvre sur la liberté qui existe avant que l’on nomme les choses, liberté où se mèlent confusion et certitude, bonheur et instant présent.
